Dans cet écrit posthume, Hans Blumenberg étudie le sens et les variations d’une « métaphore directrice » dans la pensée occidentale, celle de la « vérité nue ». Il en dégage des usages paradigmatiques : Nietzsche insiste surtout sur les dangers du dévoilement et sur le danger qu’il y aurait à contempler la vérité nue, tandis que Freud confère à la découverte de celle-ci une vertu thérapeutique.
La théorie de Pascal, qui souligne la nécessité sociale des apparences, est confrontée à celles de penseurs des Lumières qui se divisent sur les vertus de la mise à nu. Des thèmes marquants de la réflexion de Blumenberg, comme celui du déploiement de la curiosité et des attentes déçues du savoir, du besoin humain de consolation voire d’illusion, apparaissent au fil des pages. On y voit réalisé sur un cas précis le projet « métaphorologique » : à travers l’exploration d’une image, faire apparaître à la fois les mutations de longue durée de la pensée, les déplacements de sens et les trouvailles des philosophes.
Hans Blumenberg (1920-1996) est l’auteur d’une œuvre philosophique considérable, consacrée en particulier à l’interprétation de la modernité et à la place du mythe et de la métaphore à l’âge de la science. Il a été professeur de philosophie à l’université de Münster. Il est notamment l’auteur de La Légitimité des Temps modernes (Gallimard, 1999) et de Préfiguration (Seuil, 2016).
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