La Bible est une : légendes, archives, oracles, « pensées »...
Une littérature en style de Cour a été amassée après les rois et l'Exil, et l'ensemble s'est tassé, soumis à la gravitation d'une Prophétie unifiée recoupant politique et religion. Au lieu d'une épopée, l'école qui a tout récrit en peu de temps a imposé à longueur de pages l'idée que la volonté de puissance, ce péché originel, avait perdu Israël et les Nations. L'unité morale de la Bible se monnaie en correspondances d'un livre aux autres : la Genèse converse avec l'Histoire qui suivra, jusqu'au schisme fatal. Des procédés transmuent des archives royalistes en une critique de la royauté, et quatre versets ruinent ladite sagesse de Salomon ; chez Noé déjà, la modeste plantation de la vigne surpassait le Déluge. Les récits nonchalants et pittoresques se révèlent écrits au millimètre, héritant de la mémoire entière. Règne partout la confiance que la contradiction réglée éveille la conscience plus que le syllogisme. L'art veut que le lecteur soit un lecteur qui n'immobilise ni un mot ni un chapitre.
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