La tuerie d'Ehden
13 juin 1978 dans les montagnes du Liban Nord.
Depuis minuit, les unités de combat Kataëb, le parti phalangiste de la famille Gémayel, bouclent la région d'Ehden, un village de montagne au coeur du fief de la famille Frangié.
4 heures du matin : un coup de canon donne le signal de l'assaut.
Maîtres d'oeuvre de « l'opération Cèdre », les services secrets israéliens ont monté une opération secrète dans l'opération : persuader Béchir Gémayel d'en confier le commandement à Samir Geagea pour être sûrs d'atteindre les objectifs visés.
Le député Tony Frangié, sa femme Véra et leur fille Jihane, trois ans, sont assassinés. Vingt-huit villageois sont tués.
En éliminant un dirigeant chrétien de premier plan hostile à Israël, le Mossad vient d'inventer le concept d'« assassinat ciblé ». Il offre ainsi le pouvoir chrétien à Béchir Gémayel, portant à la présidence de la République libanaise une famille qui lui est favorable et à travers laquelle Tel-Aviv pourrait signer une paix séparée avec le Liban.
Inaugurant une longue série de guerres interchrétiennes, la tuerie d'Ehden resserre le « noeud maronite » entre les phalangistes alliés à Israël et les Arabes chrétiens qui revendiquent leur pleine et entière appartenance au monde arabe.
Trente ans plus tard, le noeud n'est pas desserré. Le général Aoun et Sleimane Frangié, le fils du député assassiné, incarnent l'avenir des Arabes chrétiens. Leur combat constitue un démenti au prétendu « choc des civilisations » qui voudrait voir s'affronter l'Occident et l'Orient.
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