Si pendant plusieurs décennies le « progrès social » s’est illustré par une avancée des droits, des libertés et des conditions matérielles pour les travailleurs, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le chômage augmente, 40 % des travailleurs dans le monde n’ont pas de contrat de
travail, des dizaines de millions d’enfants sont contraints de travailler. Près d’un milliard et demi de personnes vivent avec moins de 4,50 euros par jour, 70 % de la population mondiale n’a pas de système de protection sociale, le droit de grève et les libertés syndicales sont loin d’être un droit universel... En Europe, les droits sociaux sont fréquemment présentés comme des « privilèges » d’un autre temps. La version néolibérale de la mondialisation a fait de la concurrence un absolu qui s’est étendu à la planète entière. Les dégâts humains de cette véritable guerre sociale mondiale sont énormes. Pourquoi cette situation ? Quelles en sont les origines, qui en est responsable et comment peut-on en sortir ?
Ancien secrétaire général de la CGT et désormais membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT), Bernard Thibault dénonce dans cet ouvrage ce culte du moindre coût qui sacrifi e les salariés du monde sur l’autel de la concurrence. La solution à cette dérive ne peut pas être le repli sur soi nationaliste mais la promotion de l’égalité des êtres humains par l’adoption dans les divers pays du monde de normes protectrices et élevées tant en termes de rémunération que de conditions de travail.
En indiquant comment ces normes et l’Organisation internationale du travail peuvent devenir un levier pour faire progresser les droits sociaux partout dans le monde, Bernard Thibault ouvre un chemin : les travailleurs et leurs syndicats ont des atouts pour sortir de la guerre sociale mondiale en s’unissant et en construisant un monde guidé par le respect des droits.
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