Où sont passés les chefs ? Dans les salles de classe, au bureau mais aussi dans l’arène politique, le commandement se délite, disparaît, quand il ne dégénère pas en tyrannie ou en anarchie. L’entreprise semble être le dernier lieu régi par un principe hiérarchique, celui où une autorité s’exerce encore sur un collectif. Hélas, le capitalisme anglo-saxon a noyé l’art du bon gouvernement dans les eaux saumâtres du management.
Désormais, on laisse faire ses collaborateurs, on les abreuve de mots, on feint de les écouter, on les réunit et on les évalue sans cesse, on peut même les pousser au suicide : voilà quelques-unes des manifestations les plus courantes ou les plus spectaculaires de cet anti-machiavélisme de base, naïf et méchant, que l’on nomme le management. Imitant les patrons de multinationales, vos supérieurs hiérarchiques et vos élus politiques tentent d’appliquer à leur niveau les mêmes méthodes.
La Trahison des chefs explique brillamment pourquoi « manager », c’est préférer la précarité des salariés, le recrutement de clones et in fine le chômage. Et comment cette logique mène nos sociétés droit dans le mur.
Diplômé de l’IEP de Paris, économiste et doctorant en sciences politiques, Guillaume Bigot a été journaliste avant de devenir l’un des dirigeants du Pôle universitaire Léonard-de-Vinci. Il est aujourd’hui le directeur général d’un groupe d’écoles de commerce.
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