La Torah orale
De l'idée juive du sens
Moïse aurait reçu sur le Mont Sinaï, non pas une mais deux Torah. C'est, du moins, la réponse faite à une haute personnalité romaine qui po.se à un disciple des Sages la question suivante ; Mais combien de Torah avez-vous donc ? Deux, répondit le Sage sans la moindre hésitation. Par la suite, cette réponse a été théorisée pour expliquer que ces deux traditions, écrite et orale, sont comme des vases communiquant et bénéficient de la même légitimité. L'existence et la légitimité de cette même Torah orale ont été contestées au sein du judaïsme lui-méme. Déjà dans l'Antiquité, les Sadducéens contestaient l'origine de certaines lois ou rites absents de la Tora écrite... Plus tard, ce sera vers les VIII-IXe siècles, le tour des karaïtes (d'où leur nom, tiré de Mikra : le texte écrit et qu'on lit) de contester, voire de rejeter violemment cette tradition orale. Enfin, dans l'Europe du Siècle des Lumières, notamment en Allemagne, on assiste à l'émergence du judaïsme libéral ou réformé qui tentera, à son tour, de s'émanciper de certaines interprétations ou exégèses, non conformes à la lettre de la Torah écrite. Mais aujourd'hui, en Israël, une forme de consensus semble s'imposer qui consacre un certain rapprochement, non dénué de quelques arrière-pensées, entre les deux tendances du judaïsme contemporain.
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