Gaston Bachelard (1884-1962) est le premier à avoir pris comme principal sujet de recherche l'imagination de la matière. Ses neufs grands ouvrages (traduits dans plusieurs langues) ont renouvelé durablement la critique.
Avec La Terre et les rêveries de la volonté, Bachelard se rapproche de Jung. Le livre atteste qu'il n'a pas qu'une mais plusieurs méthodes, ce qu'on appellera la « nouvelle critique » s'en inspirera.
« Je ne crois pas nécessaire de camper ici un portrait de Bachelard. Toute la presse s'en est chargée dans la dernière année de sa vie, Elle n'a rien laissé ignorer de cet homme trapu, râblé et d'une corpulence tout à fait 1900. (...). Tout le monde sait maintenant qu'il avait le visage même du philosophe, tel du moins que le rêve l'imagination populaire. On en a admiré la chevelure romantique et la barbe peu soucieuse du ciseau.
Ses familiers, ses étudiants savent seuls qu'il avait l'accueil jovial, la parole vive et que son rire était toujours prêt à fuser aux bons mots - et même aux calembours, à ceux des autres comme aux siens - que la conversation faisait jaillir.
Bachelard forçait la sympathie dès l'abord : il n'est pas si commun de voir un grand esprit sous l'apparence d'un homme simple et comme ordinaire. Il avait conquis la mienne dès notre première rencontre, un an après la publication de son Lautréamont. »
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