La crise économique et financière des années 1930
a profondément marqué la Suisse. Les exportations
s'effondrent. Une des huit grandes banques du pays fait
faillite. En hiver 1935, plus de 8 % de la population active
est touchée par le chômage. La pauvreté frappe près d'un
habitant sur cinq.
Contrairement à la plupart des pays, la Suisse ne change pas
de politique monétaire jusqu'en septembre 1936. La
politique du franc fort constitue pour les dirigeants
helvétiques l'épine dorsale de leur politique de crise. La
politique financière fédérale traduit le souci de la majorité
bourgeoise de défendre l'équilibre budgétaire coûte que
coûte et d'imposer les charges de la crise sur la majorité
populaire. Enfin, les interventions de l'État dans
l'économie illustrent la sélectivité de l'action fédérale. D'un
côté, on retrouve une injection massive d'argent public, par
exemple dans les sauvetages bancaires ; de l'autre côté, la
politique de lutte contre le chômage reste rachitique et
discriminatoire. Quant au combat contre la pauvreté, il est
inexistant.
Les politiques de crise poursuivies par la Confédération
sont principalement orientées en fonction des intérêts des
dirigeants de l'industrie d'exportation et de la place
financière. Le présent ouvrage vise à mettre en évidence ces
politiques et leurs conséquences, et à en discuter les
fondements.
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