Freud, dans sa théorie des pulsions (Triebe), constate ce paradoxe : une
pulsion peut être inhibée quant à son but sexuel tout en obtenant une satisfaction.
Telle est la sublimation.
Dans L'éthique de la psychanalyse (1959-1960), Lacan en donne une
théorie : elle élève un objet à la dignité de la Chose. Quinze ans plus tard, il invente
le mot S.K.beau (à lire : escabeau), pour mettre au jour ce réel auquel l'artiste
se confronte et que voilent les sublimations possibles - le beau, le vrai, le bon, etc.
En 1960, la sublimation est montée vers les cieux ; en 1975, les cieux (et le Père)
déchoient - un réel est dénudé, ouvrant à des usages singuliers qui priment sur les
formatages universalisants.
À travers de nombreux exemples, cet essai démontre que, dans sa rencontre
avec des bouts de réel, chaque artiste noue, dénoue et renoue l'image ou le mot ou
le concept pour en faire traitement. Chacun selon leur style, ils subliment, comme
l'on dit. Pourquoi ? Quelles sont leurs pratiques, leurs impasses, leurs réussites ?
Au un par un, sont dépliées leurs réponses lorsqu'ils grimpent sur l'escabeau de
l'oeuvre - non sans surprises.
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