Cet ouvrage propose une contamination de la pensée philosophique par la pensée télévisuelle, mais aussi des valeurs de la civilisation moderne par les valeurs de la civilisation postmoderne. Il s'agit d'un texte de médiologie qui se distingue d'une grande partie des études sur les mass-media grâce à une perspective à la fois archéologique et sociale, capable de mélanger des indicateurs historiques, textuels, esthétiques, sociologiques et politiques. Une théorie au sein de laquelle les distinctions traditionnelles entre les formes hautes et les formes triviales de la culture n'ont plus de sens: au centre, il y a le corps du consommateur, son imaginaire et ses métamorphoses technologiques.
Les formes de communication et de représentation du monde contemporain vivent de rapides phases de transition, des langages collectifs de la société de masse - cinéma, radio et télévision - aux langages personnels et interactifs de la société des réseaux. Les nouveaux horizons affectifs ouverts par les innovations numériques imposent une analyse tout aussi neuve de la genèse et du développement de la télévision, qui a été la principale plate-forme expressive d'une bonne partie du vingtième siècle, et l'est encore dans une large mesure.
Cet essai étudie le long processus expressif qui passe des langages de la métropole du dix-huitième siècle - révolution spatio-temporelle de toute identité et forme précédente - à la dimension médiatique de l'écran cinématographique, pour n'entrer dans la vie vécue du petit écran domestique qu'après le grand laboratoire créatif des avant-gardes historiques et de l'industrie culturelle des années 1930.
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