Poètes, convaincus d'être payés en retour, n'indexez jamais l'humour sur le CAC 40. Ce serait mal vu.
Certes, ça fait plus chic d'être poète que tourteau, glosait Audiberti. Comprenez qu'on en pince pour l'humour noir.
Dans un film de vampires, c'est toujours la jeune fille aveugle qui tire son épingle du jeu. N'en déplaise aux frères Lumière, cessons de faire au noir un procès d'intention. L'humour - cette politesse du désespoir selon l'adage - se conçoit dans les fissures, aux confins du béton armé. Lacan disait : « Au niveau du réel, il n'y a pas d'Auvergnat » Alexandre Vialatte en aurait mangé son chapeau.
Sous le label « bois et charbon » on peut créer des Auvergnats à la pelle. Ce sont des maîtres du chou pommé, de la marche à la muette... à Ambert, Bagatelle, voire même dans les allées du parc Monceau.
Si l'on pense à Jarry, trublion de la pataphysique, obnubilé par la bécane, la bamboche et l'absinthe, son ciel, ses ladies, sa transcendance, on comprend qu'il est le suppléant d'Ubu et en contre-plongée, la face cachée du roi de Pologne. Embrasser l'humour, c'est retenir une table au père la chaise, demander le café et l'addiction...
Vivez en grâce sans chipoter avec les rêves.
« On est certain de tomber sur un écrivain humoriste ; mais là est le danger plutôt que l'appât. La France n'a jamais manqué d'écrivains humoristes, mais ils y sont moins appréciés que partout ailleurs », constatait Charles
Monselet dans un article sur Xavier Forneret en 1859.
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