Depuis 30 ans, la sociologie a connu des bouleversements radicaux : création d’un cursus d’enseignement universitaire, de revues, de laboratoires et d’associations ; constitution d’un corps d’experts et diversification des débouchés professionnels. En bien des domaines, la sociologie s’est donc professionnalisée à l’instar d’autres disciplines. Mais ce processus a suivi une tendance bien précise : la sociologie est devenue une profession en misant essentiellement sur son « segment » académique. Elle a organisé et valorisé les activités de sociologie en se conformant au modèle de la science. La formule scientifique, pour laquelle la sociologie a opté, pose de multiples questions quant à ses conséquences sur la formation, la définition du métier, l’accès à l’emploi et au titre universitaire. Comment se définit le sociologue de cette fin de siècle en France ? Quels sont les processus qui le conduisent à affirmer une identité à la croisée des chemins entre science et pratique ? Comment cette identité s’affirme-t-elle à travers la diversité des cursus universitaires et professionnels ? Et au-delà, quels rapports les diplômés entretiennent-ils avec leur formation ? Voici quelques-unes des questions auxquelles répondra cet ouvrage qui repose sur une enquête menée auprès d’une cohorte de diplômés. En situant ses propos théoriques dans le contexte renouvelé de la sociologie des professions américaine, l’auteur livre un travail d’enquête et de réflexion qui contribue à la connaissance sociologique de la sociologie. Un objet d’étude étrangement peu exploré jusqu’alors.
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