Bernard E. Harcourt propose une critique puissante de notre nouvelle transparence virtuelle. Il livre une analyse de ce que les technologies big data font à nos vies, et de la manière dont elles s'y introduisent, et révèle l'ampleur de notre renoncement, volontaire, à la liberté - jusqu'à l'acceptation de toutes les dérives sécuritaires. Ces atteintes à nos libertés sont flagrantes ; pourtant, nous semblons ne pas nous en soucier.
Exploitant notre désir sans fin d'avoir accès à tout, tout le temps, les géants d'Internet dressent un portrait de notre propre intimité, collectent des millions de données sur nos activités, nos centres d'intérêt et nos relations, tandis que les agences de renseignement les croisent aux milliards de communications qu'elles enregistrent chaque jour. Nous continuons cependant, malgré notre connaissance de l'instrumentalisation de ces données, de publier nos photos de familles, nos humeurs et nos pensées. Nous donnons, en même temps que notre carte bleue, nos adresses email et postale. D'où vient le sentiment de fatalité à l'égard de cette transgression du public et du privé ?
Ce livre montre d'une manière originale comment les nouvelles technologies exploitent notre désir illimité d'accéder à tout, tout le temps et sans attendre - au risque de la surveillance totale. Et invite à la désobéissance et à la résistance.
Professeur de philosophie politique et de droit à Columbia University, Bernard E. Harcourt est aussi directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et avocat de condamnés à mort dans l'État d'Alabama. Il a établi l'édition des deux cours de Foucault au Collège de France, Théories et institutions pénales et La Société punitive. Il est par ailleurs l'auteur, en français, de L'Illusion de l'ordre.
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