Au XIXe siècle, l'État est lié officiellement aux cultes catholique,
luthérien, réformé et israélite. Ce système coexiste avec un
régime de libertés publiques restrictif, entravant la liberté des
cultes non reconnus, et même des cultes reconnus, mais
minoritaires, et porte atteinte à la liberté religieuse proclamée
par les textes constitutionnels. Le système concordataire est
considéré comme responsable de cette situation, ce qui
contribue à engendrer le désir de séparation des Églises et
de l'État. La réflexion sur les fonctions de l'État et des considérations
relatives aux États pontificaux ou aux positions doctrinales
de l'Église renforcent le camp séparatiste. Pendant la
Troisième République, les opportunistes refusent la séparation
pour mieux contrôler l'Église catholique, mais évincent
celle-ci des services de l'État. En 1903-1904, divers événements
rendent inéluctable la marche à la séparation.
Promulguée le 9 décembre 1905, la loi de séparation présente
un caractère libéral, qui ne doit masquer ni le contexte politique
dans lequel elle est votée ni le projet idéologique sur lequel
elle est fondée.
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