« Je me trouvais un jour sur un des pontons amarrés aux quais de Paris, attendant le bateau qui devait m'emmener vers Suresnes. En face de moi, une grue énorme déchargeait une péniche, tandis que des débardeurs allaient et venaient sur l'étroite planche oscillant sous leurs pas. Le gardien du ponton, un vieux marinier, s'approcha de moi et me dit, en me montrant le spectacle qui m'attirait : " Voyez-vous, monsieur, la Seine a sa vie, comme le boulevard. " »
Paul Jarry.
Dans les dernières décennies du XIXe siècle, les bourgeois y font tondre et laver leurs chiens, les cochers et les militaires y font boire leurs chevaux, les femmes y lavent leur linge dans des bateaux-lavoirs. Les bateaux-mouches transportent quotidiennement des milliers de personnes pour aller au travail en semaine et dans les guinguettes et les restaurants le dimanche ! Les nombreux ports de Paris et les marchés flottants pour le poisson vivant, le charbon de bois et les fruits sont aussi très animés. Puis, à l'aube du XXe siècle, tout s'accélère et la Seine dans Paris est transformée en un canal monumental. Les anciens ponts sont détruits, les ports disparaissent, de nouveaux murs et de nouveaux quais transforment alors profondément le paysage fluvial, les installations flottantes fixes sont éliminées, etc. C'est la fin d'un monde, et la naissance de « la plus belle avenue du monde » !
Encore un nouveau livre sur Paris ? Oui, effectivement. Mais le musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine conserve plus de 40 000 documents iconographiques, et son conservateur en chef, Laurent Roblin, se devait d'exploiter le fonds exceptionnel concernant la Seine de 1860 à 1930. L'histoire des relations des Parisiens avec leur « rivière » est complexe, cela méritait bien qu'on lui consacre un bel album !
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