Le Paris de la fin du XIXe siècle voit l'apparition d'un théâtre
attaché au mouvement symboliste, qui découvre Maeterlinck,
diffuse Ibsen, Strindberg ou Hauptmann, et dont les
recherches et les propositions scéniques jouent un rôle
important dans la naissance de la mise en scène moderne. Le
Théâtre d'Art de Paul Fort, les débuts du Théâtre de l'OEuvre
d'Aurélien Lugné-Poe, mais aussi le Théâtre de la Rose-Croix
de Joséphin Péladan ou encore les spectacles d'Édouard
Dujardin, sont des lieux d'expérimentation radicale,
en rupture avec les codes spectaculaires de l'époque.
Revendiquant un théâtre de statisme, de pénombre, de
silence et de déclamation, ils élaborent une théâtralité qu'on
nomme ici spectrale, dont la caractéristique essentielle est
d'obéir à une logique de retrait et de disparition. Non encore
soumise à l'autorité du metteur en scène, la scène symboliste
est le fruit d'un travail de collaboration entre poètes,
peintres - les «Nabis» Édouard Vuillard, Maurice Denis
et Paul Sérusier, notamment -, musiciens et comédiens,
dont l'apport créateur est essentiel ; ils oeuvrent ensemble
à la réalisation de spectacles qui suscitent en leur temps un
intense débat artistique, et qui trouvent dans notre actuel
théâtre de nombreux échos.
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