La poésie a aussi un devoir de mémoire. En 1939,
talonnés par les troupes franquistes, cinq cent mille
républicains espagnols arrivent à la frontière française,
où les attendent l'horreur des camps de concentration, la
mort par maladie, et bientôt pour beaucoup d'entre eux,
la déportation en Allemagne nazie.
Ce long poème, au nom évocateur de La Sardane d'Argelès,
se déroule dans la communion d'un souvenir. Serge Pey
a voulu réunir dans ce texte, reposant sur le rythme d'une
sardane, son ami le peintre catalan Joan Jorda et son père
qui furent enfermés en même temps au camp de concentration
d'Argelès, maintenant devenu une plage, dans un
coin de la Méditerranée.
Serge Pey évoque ici, une sardane dansée à l'envers par
des libertaires catalans, les dos des danseurs uniquement
se faisant face, la tramontane soulevant le sable froid,
devant les fusils de l'armée française. Cette danse, symbole
de la nation catalane, où les pas sont comptés en silence,
est un hommage à ceux tombés dans toutes les fosses
communes de l'espérance.
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