Paul Féval (1816-1887)
"C’était un palier d’aspect misérable, mais assez spacieux, éclairé d’en haut par un tout petit carreau dormant que la poussière rendait presque opaque. Trois portes délabrées donnaient sur ce palier où l’on arrivait par un escalier tournant, vissé à pic et dont l’arbre médial suait l’humidité. Les trois portes étaient disposées semi-circulairement.
À droite et à gauche de l’escalier étroit, il y avait en outre deux recoins, contenant quelques débris de bois de démolition, des mottes et des fagots.
Le jour allait baissant. On entendait aux étages inférieurs qui étaient au nombre de trois, y compris le rez-de-chaussée, des bruits confus, où dominaient les cliquetis de verres et d’assiettes. Une violente odeur de cabaret montait l’escalier en spirale et n’avait point d’issue.
Sur le carré de ce dernier étage tout était relativement silencieux. Par la porte de droite, sous laquelle il y avait une large fente, un murmure de discrète conversation sortait avec une bonne odeur de soupe fraîche. Derrière la porte du milieu, c’était un silence absolu. Ce qu’on entendait derrière la porte de gauche n’aurait point pu être défini, et même l’oreille la plus sûre aurait hésité sur la question de savoir si le martèlement périodique et sourd qui faisait vibrer la cage de l’escalier venait de là ou de plus loin.
Il semblait venir de là, mais c’était comme voilé et comme affaibli par une large distance. Néanmoins, à chaque coup, la cage de l’escalier subissait une profonde secousse.
Dans le recoin à main gauche de l’escalier, on ne voyait rien, sinon l’amas confus des pauvres combustibles, jetés là au hasard. Dans le recoin de gauche, un rayon pâle, pénétrant au travers des fagots, éclairait un superbe chat de gouttière, pelotonné, commodément occupé à se lisser le poil.
La première porte en montant à gauche portait le n° 7 et c’était sa seule enseigne.
La porte du milieu, outre son n° 8, avait une carte collée à l’aide de quatre pains à cacheter et sur laquelle était un nom, écrit à la plume : Paul Labre.
La troisième porte, celle d’où semblait venir le bruit périodique et inexplicable, était marquée du n° 9."
Troisième opus des "Habits noirs".
Les Habits noirs sont toujours aussi vivaces. Cette fois-ci, leurs intérêts se portent sur la famille de Champas et à une très riche paysanne. Qui de mieux qu'un pseudo fils de Louis XVII pour appâter Ysole de Champas, fille bâtarde du général de Champas ?
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