La royauté au féminin
Élisabeth Ire d'Angleterre
« Élisabeth est vierge, comme l'Angleterre est île » déclarait Victor Hugo à l'époque romantique. Tout en précisant : « En admirant Élisabeth, l'Angleterre aime son miroir. » C'est cette relation étroite entre une femme et son pays que Bernard Cottret met au coeur de la reconstitution du destin de la reine vierge. Vierge, Élisabeth Ire l'a été assurément, car, s'étant rendue physiquement intouchable, elle n'a jamais eu qu'un seul époux, son royaume.
Comment relever ce défi singulier, dans une société aussi imprégnée par les rites masculins de la guerre et de la violence que l'Angleterre de la Renaissance, être un « roi femme » ? Élisabeth assuma seule l'ensemble du pouvoir royal pendant près de cinquante ans (1558-1603). Elle fut femme dans une société d'hommes, régie par des hommes, gouvernée par des hommes et dominée par eux. Elle se montra d'autant plus attentive à la dignité royale qu'elle ne fut jamais dupe du caractère symbolique du pouvoir, ni ne se laissa aller aux épanchements sentimentaux qu'on a coutume d'attribuer aux femmes, et même aux reines comme sa cousine Mary Stuart. Élisabeth a engendré consciemment son propre mythe, en une brillante synthèse à laquelle ont participé à des degrés divers poètes, écrivains, peintres, et naturellement hommes de guerre et courtisans dans cet âge d'or épris de littérature, de théâtre et d'épopée. Par là aussi elle a ouvert la voie à la modernité.
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