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Fondé au IIe s. av. J.-C. sur la rive occidentale de la mer Rouge, le port de
Myos Hormos connut son apogée au lendemain de la conquête romaine
de l'Égypte ; c'est alors que des caravanes allaient et venaient entre Koptos,
le grand port nilotique, et Myos Hormos, transbordant produits occidentaux et
érythréens. Pourtant, la plupart des fortins (praesidia) dont les Romains ont
équipé cette route, qu'ils appelaient la «route de Myos Hormos» ou «route
Myshormitique», datent d'une époque ultérieure et ne semblent guère en phase
avec le trafic commercial. À défaut d'informations sur les échanges de Rome
avec l'Inde et l'Arabie, quatre saisons de fouilles et de relevés sur les fortins de
la route de Myos Hormos entre 1994 et 1997 ont précisé les connaissances sur
l'action de Rome dans le désert Oriental égyptien pendant la période où fonctionna
le réseau de praesidia, de Vespasien jusqu'au début du IIIe siècle. Chacun
de ces fortins, commandé par un curator praesidii responsable devant le préfet
du désert de Bérénice, servait de relais pour la poste officielle, assurant une
communication rapide des nouvelles du désert et des ordres venus de la vallée.
Les dépotoirs, en particulier ceux de Krokodilô et de Maximianon, ont livré
des détritus divers, témoins du quotidien des occupants : céramique, verrerie,
cuir, textiles, déchets alimentaires et, surtout, textes grecs et latins sur ostraca.
Trouvés par centaines, ceux-ci nous font entrer dans l'intimité de la poignée de
militaires qui vivaient à l'abri de ces murs en symbiose avec des civils au statut
indécis. Les ostraca parlent de la police du désert, des rezzous perpétrés par les
«barbares», mais aussi des affaires de Philoklès, épicier et proxénète sous le
règne de Trajan, et, en général, de la façon dont la vie s'organisait dans ces
conditions extrêmes.
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