La robe et le jupon de soie

La robe et le jupon de soie

Correspondance d'un maître-chirurgien du Maine

Fin XVIII^e siècle

En cette matinée du jeudi 17 novembre 1814, maître Garreau, notaire à Fresnay-sur-Sarthe, entamait sa troisième journée d'inventaire, après le décès de Charles Lesage, survenu à Douillet-le-Joly quinze jours auparavant.

Il avisa une malle d'où la famille Lesage - du moins ce qu'il en restait - vit, dans la résonance de l'argenterie bousculée, émerger une robe et un jupon de soie. Pourtant, Charles était resté garçon ! ! !

Après une nuit d'insomnie, Anne, la jeune soeur du défunt, décide, pour apaiser sa curiosité, de s'engager dans la lecture des lettres que son frère lui a remises quelques mois avant sa mort. L'aventure amoureuse de Charles se fait attendre. Alors les jours anciens assaillent la pensée de la lectrice, les souvenirs s'animent, les zones obscures s'éclairent : études, à Paris, de René en jurisprudence, et de Charles qui suit les cours de chirurgiens renommés, maladie des parents, avarice du père, notaire à Montreuil-le-Chétif, son autorité contrariée par des filles indépendantes, conflits, séparations douloureuses... Et puis Anne revit son adolescence à l'Union Chrétienne d'Alençon, les partages des héritages familiaux, la fièvre de la période révolutionnaire. Idées nouvelles, comportements d'hier, incontournable esprit procédurier des habitants du Maine s'affrontent. Anne comprend comment son frère, promis à un brillant avenir, a manqué sa vie professionnelle mais aussi sa vie affective et sentimentale.

Cette correspondance touche les milieux les plus variés : nobles, prêtres, maîtres de forges, personnel des grosses forges, milieu médical, caste des notaires et des juristes, artisans, gens de la terre.

Enfin, un appendice propose au lecteur l'histoire des familles et des lieux de cette contrée souvent méconnue de la région dite « Alpes Mancelles ». Photocopies de lettres et de documents peu courants, divers beaux clichés servent également connaissance et dépaysement.