Entre l'art et le témoignage, au moins quatre générations d'écrivains de langue arménienne ont pratiqué une écriture contrastée pendant tout le cours du XXe siècle. Partagés entre le Pays et la Dispersion, entre le reniement et la fidélité, entre le communisme et l'idée nationale, ces écrivains se sont débattus avec leur temps aussi bien qu'avec le singulier destin de leur langue déchirée. Dans le même temps, ils ont su inventer une modernité pour leur propre compte, où intervenaient la Catastrophe, le deuil philologique, le débat continuel avec le témoignage, la critique acerbe de la révolution nationale et, bien sûr, la question récurrente : comment la littérature est-elle encore possible dans ces conditions extrêmes, au bord [ou au-delà] de l'effondrement ?
Le présent volume inaugure une série d'études monographiques sur ces écrivains du bout du monde. Il traite de quatre auteurs [Yeghishé Tcharents, Gourgen Mahari, Zabel Essayan, Vahan Totovents] qui ont produit l'essentiel de leur oeuvre en Arménie ou qui ont émigré sur le tard pour se voir emportés par la tourmente stalinienne en 1937.
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