Mémoires. Tome XVI.
La révolution de 1848
« Une bande d'insurgés, armés de piques, de pistolets, de bâtons, et partis d'abord de la place de la Bastille, s'était avancée le long des boulevards ; après plusieurs stations et plusieurs démonstrations bruyantes, elle arrivait près du ministère des Affaires étrangères. Un bataillon d'infanterie de ligne en couvrait les approches. Au milieu de la pression désordonnée qu'exerçait la foule et de la résistance immobile que lui opposait la troupe, un coup de feu partit. La troupe, se croyant attaquée, fit feu. Un désordre immense, mêlé d'effroi et de colère, éclata sur le théâtre et tout à l'entour de l'évènement ; la passion a de soudains et puissants instincts au service de sa cause ; quelques-uns des insurgés relevèrent des cadavres, seize, dit-on, les placèrent sur un chariot qui se trouvait là, et ce cortège funèbre se promena jusqu'à une heure du matin, sur les boulevards, dans tout le centre de la ville, au milieu des cris : " Vengeance ! aux armes ! aux barricades ! " provoquant partout un nouvel et plus ardent élan d'insurrection et de lutte. La nuit se passa à exploiter ainsi ce malheur ou ce crime, pour transformer l'émeute en révolution. »
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