L'espionnage et le contre-espionnage français plongent leurs racines
dans une histoire du secret d'État. L'autorité politique dans l'entre-deux-guerres
feint souvent d'ignorer l'existence des services spéciaux, balaie
leur rôle réel et dénonce leurs responsabilités dans les échecs de la politique.
Cette étude veut justement apprécier le poids du renseignement en
matière de sécurité nationale et montrer que l'espionnage est une activité
réglementée dans les administrations de l'État.
Un espionnage économique nouveau se met par ailleurs en place,
conséquence de la Grande Guerre. Celle-ci débouche en effet sur des
rivalités économiques exacerbées après 1919, sous-tendues par la question
des réparations de guerre. Cette situation se double bientôt d'une
multiplication d'affaires de renseignement commercial et financier.
La France a-t-elle utilisé ses services spéciaux militaires dans ses relations
extérieures ? Équilibrer la balance des puissances et des alliances par
des coopérations secrètes fut une tentation constante. Et la guerre secrète
avec l'Allemagne et l'URSS est l'un des fils conducteurs de cette histoire.
L'auteur revient sur «la défaillance» du renseignement dans les années
1930, mais aussi sur les années 1920, moins traitées par les historiens et
pourtant cruciales pour l'avenir.
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