Au lendemain de la révolution bolchevique,
bien avant la création d'Israël, Staline prend la
décision (rendue officielle en 1934) de créer une
entité territoriale pour les juifs en URSS : ce sera le
Birobidjan, à la frontière chinoise. Il est aujourd'hui
difficile de se représenter les espoirs soulevés par
cette promesse d'un «Yiddishland» pour les
populations juives libérées des contraintes de la
Russie tsariste et d'un passé de confinement et de
pogroms.
La révolution bolchevique pensait-elle alors
avoir trouvé une solution à son «problème juif»,
difficilement compatible avec la conception
léniniste des nationalités ? Ce territoire autonome
où le yiddish avait été choisi comme langue
nationale (avec le russe), existe toujours au fin fond
de l'Extrême-Orient russe. L'identité juive s'y perpétue-t-elle
encore ?
Pour tenter de mesurer l'ampleur du «projet
Birobidjan» et ses traces plus de vingt ans après
la dislocation de l'Union soviétique, Anne Nivat a
longuement enquêté sur place, mais aussi en Israël
où elle s'est introduite chez des Birobidjanais émigrés,
ainsi que dans le nord de la Chine vers laquelle les
autochtones se tournent toujours davantage...
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