On écrit toujours l'histoire au présent. En cette aube du troisième millénaire, la Renaissance est miroir : en nous parlant de ses réussites, de ses échecs ou de sa fascination trouble pour la mélancolie, le XVIe siècle nous apprend beaucoup sur nous-mêmes. La chute de Grenade, la relation entre musulmans, juifs et chrétiens, la découverte de l'Amérique comme l'invention de l'Utopie, la bataille de Lépante, la chasse aux sorcières ou l'édit de Nantes n'ont pas disparu de notre horizon. Thomas More et Machiavel, Luther et Calvin, Dürer et Caron, Copernic et Nostradamus, Ignace de Loyola, Cervantès, Palestrina et Shakespeare nous ont légué une partie de nos références philosophiques, éthiques et esthétiques... Le mariage et la famille, le choix des ancêtres ou l'humanité des Indiens - à l'origine des droits de l'homme - font également l'objet de débats nourris en ce siècle de fer et de splendeur.
Mais la Renaissance a partiellement échoué dans son programme pacificateur. Loin de mettre fin à l'ère des sacrifices, elle a renoué avec le martyre. La barbarie n'est pas, comme on le croit parfois, l'antonyme de la culture. Des liens complexes ont toujours uni la violence et le sacré. La barbarie naît au sein même de la civilisation. Hier comme aujourd'hui.
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