La société contemporaine est constamment confrontée aux problèmes religieux. Cependant la tradition républicaine française abandonne la religion à la sphère privée, comme si elle n'avait pas, par essence, une existence dans la Cité.
La critique des réductions illégitimes de la religion est donc la première tâche. Il est aussi impossible de privatiser la religion que de la politiser. La réduire au lien social n'est pas plus satisfaisant. La religion ne se réduit pas davantage à la religiosité du sublime ou de l'idéal démocratique.
Contre la notion de « religions sans Dieu », il vaut mieux admettre qu'il existe du religieux diffus sans religion, et garder le terme pour désigner une relation à la transcendance divine et indissociablement singulière et collective. Ainsi, il n y a pas de religion sans prière individuelle. Mais cette prière n'a aucun sens si elle ne s'adosse pas à un message d une communauté inspirée qui s inscrit dans la Cité par sa dimension sociale et son histoire. La dimension personnelle de la religion s'appuie donc sur le symbolique, le témoignage et la communauté.
Les religions se présentent comme l'attestation multiple de la présence d'une transcendance divine et d'une vie spirituelle dans la société et dans l'histoire. Mettre la religion entre parenthèses, c'est s'exposer à ne rien comprendre de l'histoire du monde.
Deux essais inédits et percutants, Comment penser l'avenir du christianisme dans la démocratie moderne ? Du pape et de son image actuelle, accompagnent cette réédition tant attendue.
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