La réinsertion sociale des condamnés à la privation de liberté est la mission fondamentale de l'ensemble du personnel pénitentiaire. Elle constitue le sens de l'action pénale et la direction de l'action pénitentiaire. Son évocation en milieu carcéral signifie en réalité l'accueil et la prise en charge individuelle des détenus. Une pareille conception entretient le malentendu pénitentiaire qui consiste à réduire la réinsertion sociale à sa seule dimension affective et sociale. Cela aboutit à l'occultation de l'apport spécifique des surveillants de prison que constitue l'amendement des détenus. Or, cet apport est d'autant plus essentiel, que l'amendement des détenus, c'est-à-dire la restauration du rapport à la norme, est un préalable indispensable à leur réinsertion sociale, à l'issue de leur peine.
Pour mieux identifier les apports spécifiques des différents professionnels pénitentiaires, il convient d'aborder la notion de réinsertion sociale au travers d'une approche dynamique. Celle-ci permet de distinguer trois phases du processus de réinsertion sociale des détenus : la phase criminologique, la phase pénitentiaire, la phase affective et sociale.
L'approche dynamique de la réinsertion sociale des détenus fait, par ailleurs, apparaître de façon cruciale l'absence du criminologue, en tant que professionnel du phénomène criminel, dans le dispositif de prise en charge des détenus. Une telle absence de ce professionnel, interface entre le détenu et les acteurs de sa prise en charge, est à l'origine de nombreux dysfonctionnements constatés dans la préparation à la sortie des détenus.
Amendement ancrage social, approche dynamique, droits des détenus, malentendu pénitentiaire, partenariat, personnel pénitentiaire, réinsertion sociale.
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