En septembre 2017, trois ouragans d'une violence exceptionnelle se sont abattus sur les Petites Antilles, dont le plus dévastateur, Irma, a causé des dommages considérables aux îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.
Après les premières semaines consacrées à la gestion de l'urgence et à un retour progressif à la vie normale, les deux territoires ont débuté une phase de reconstruction, qui se voulait durable et exemplaire. Bénéficiant tous deux d'une large autonomie, notamment sur le plan fiscal, les deux collectivités ont toutefois abordé cette étape essentielle de manière très différente. Alors que Saint-Barthélemy a fait le choix de superviser et de prendre en charge, seule, une reconstruction aujourd'hui quasiment terminée, Saint-Martin, davantage touchée par la catastrophe naturelle et affectée par des fragilités financières et structurelles, a bénéficié d'un soutien important de l'État et de ses opérateurs qui ne lui ont toutefois pas encore permis d'achever sa reconstruction.
À Saint-Martin, cette reconstruction, souhaitée comme exemplaire, nécessitait, pour la collectivité, d'organiser et de renforcer ses capacités de pilotage et, pour l'État, d'assurer l'accompagnement nécessaire en s'appuyant sur ses opérateurs et ses services déconcentrés. Les concours financiers de l'État et de l'Union Européenne, estimés à plus de 500 M€, dont les deux-tiers pour la seule phase de reconstruction, et l'ambitieux plan de développement de 230 M€ arrêté par la collectivité n'ont toutefois pas permis d'atteindre ces objectifs, près de quatre ans après la catastrophe. Pour y parvenir, plusieurs défis doivent encore être relevés.
La Cour formule des recommandations pour que, près de quatre ans après cette catastrophe naturelle, cette phase de reconstruction s'achève dans les meilleures conditions et pour que des enseignements en soient tirés si de tels phénomènes devaient se reproduire.
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