La reconstruction de la pensée religieuse en Islam
La pensée de Mohammed Iqbal (1877-1938) commence à être identifiée comme une ressource majeure par la nouvelle génération des intellectuels musulmans en quête d'un Islam ouvert, capable de se repenser tout en contribuant de manière créative au débat désormais mondial sur le trajet de la sécularisation.
Iqbal, honoré au Pakistan comme un père fondateur, a été formé à Cambridge et c'est donc en anglais qu'il publie en 1934 La Reconstruction de la pensée religieuse en Islam, son livre majeur. L'ambition de celui-ci est de « repenser le système total de l'Islam sans rompre complètement avec le passé ». À cette fin, le texte coranique est ici relu en dialogue avec les philosophes occidentaux de son temps, notamment Whitehead ou Bergson.
L'entreprise d'Iqbal n'a pas ainsi pour seul objet de tirer l'Islam de sa trop longue « pétrification » qu'il fait remonter à la destruction de Bagdad en 1258. Il est également de répondre aux interrogations de la civilisation contemporaine dans une perspective résolument universaliste, dont il énonce clairement le programme : « L'humanité a besoin de trois choses aujourd'hui : une interprétation spirituelle de l'univers, une émancipation spirituelle de l'individu et des principes fondamentaux de portée universelle orientant l'évolution de la société humaine sur une base spirituelle. »
Cette inspiration novatrice a valu à Mohammed Iqbal le qualificatif de « Luther de l'islam », ce qui indique la vigueur de sa « reconstruction », incontournable pour l'élaboration d'une pensée islamique anti-traditionaliste. De là, l'importance de mettre une telle oeuvre à la portée des lecteurs francophones, ce qui est chose faite avec cet ouvrage traduit, présenté et richement annoté par Abdennour Bidar, l'un des chefs de file en Europe de l'effort intellectuel et spirituel pour repenser l'Islam.
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