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Au croisement de la philosophie, de la sociologie et de la politique,
La Réaction philosémite est l'analyse d'une modalité contemporaine
du discours réactionnaire français. Après les attentats
du 11 septembre 2001, est apparu en France et en Europe
un courant idéologique renouant explicitement avec le mot
d'ordre d'une «défense de l'Occident» tel que l'extrême droite
avait pu en élaborer le contenu et la forme dans l'entre-deux-guerres,
affirmant alors sa parenté idéologique avec le fascisme
italien et l'antisémitisme allemand. La particularité de cet
avatar contemporain, c'est, d'une part, qu'il se présente comme
une «défense de la démocratie» contre le «totalitarisme»
(communiste ou islamique) et, d'autre part, qu'il s'organise, chez
certains idéologues français ici étudiés, autour des deux mots
d'ordre que sont «la défense du sionisme» et la «lutte contre
l'antisémitisme».
Ivan Segré démontre que, par-delà ce rhabillage rhétorique,
le contenu idéologique demeure pour l'essentiel inchangé,
constituant l'invariant d'un discours qu'il convient précisément
de qualifier de réactionnaire, en ce sens qu'il ne repose sur aucun
contenu de pensée, sinon la peur, notamment du «musulman»,
du «progressiste» ou des «jeunes» des quartiers populaires. Mais
y rôde également, sous-jacente, et plus fondamentale peut-être,
une hostilité au philosophe, au penseur en tant que tel, et au
peuple juif, en tant que l'un et l'autre affirment, contre la vacuité
narcissique des valets d'Empire, la positivité joyeuse de leur être-là.
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