Fondée dans les premières décennies du XIXe siècle, la tradition historiographique
de l'art genevois postule que la pratique et la réception
de l'art auraient longtemps souffert à Genève de l'opprobre calviniste,
condamnées à l'exil hors d'une société inhospitalière au goût et hostile
au luxe. Basée sur l'analyse critique de sources nouvellement mises en
relation et sur des comparaisons avec la situation des arts en France,
cette étude restitue une réalité des pratiques bien différente dans le
contexte de l'Europe des Lumières, de son effritement et de la naissance
des nationalités romantiques. Elle s'attache en même temps aux conditions
et aux motivations de la construction d'un récit historique marqué
par les circonstances de son énonciation.
Cet ouvrage ne se contente pas de rassembler les connaissances que l'on
possédait déjà sur la place faite aux arts à Genève au XVIIIe siècle et
au début du XIXe en les complétant sur de nombreux points. Il éclaire
cette question d'un jour entièrement neuf et modifie notre compréhension
d'aspects fondamentaux de l'histoire culturelle de Genève et de son
histoire tout court. Ce renouvellement est opéré avec une attention aux
sources, un sens des enjeux contemporains de l'histoire et une liberté de
pensée qui feront date.
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