Dans l'évolution du roman anglais, Ronald Firbank a joué un rôle de novateur en permettant aux dialogues de ses personnages de servir de plus en plus de support à son intrigue. Ses romans ont ainsi fourni un modèle pour ceux qu'ont ensuite écrits lvy Compton-Burnett et Henry Green en Angleterre et Carl Van Vechten aux Etats-Unis. Issu d'une certaine tradition de dandysme désinvolte, le sens de l'absurde de Firbank lui confère un élément de pataphysique typiquement anglo-saxon que le grand critique Edmund Wilson a qualifié de «poétique du fou rire». De tous ses romans, La Princesse artificielle est un des plus franchement satiriques, avec ses personnages de petite cour royale d'opérette d'Europe centrale ou balkanique, véritables caricatures de ceux d'un roman symboliste et plus sérieux d'Elémir Bourges. Dans Mon piaffeur noir, Firbank exprime en revanche, quoique toujours sur un ton narquois mais aussi avec une grande tendresse, sa nostalgie de l'innocence d'une sorte de Paradis terrestre antillais.
Edouard Roditi
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