Les deux cours sur «La préparation du roman», donnés au Collège
de France entre décembre 1978 et février 1980, constituent un pan
important de l'oeuvre de Roland Barthes. Autrefois publiés sous la
forme de notes retrouvées, ils paraissent ici sur la base d'une transcription
des enregistrements. On retrouve ainsi la magie de la parole
de Barthes, sa générosité, son intensité, sa puissance de clarification
qui n'abandonne jamais l'exigence intellectuelle, son goût des digressions,
son art d'élever l'individualité vers le général - selon son voeu
d'une science du singulier, dans une sorte de testament qui est aussi
et avant tout une passionnante leçon de vie.
Dans ces cours, qui se révèleront être les derniers par la fatalité d'un
accident, Roland Barthes s'interroge sur les conditions d'écriture
du roman, avec pour modèles d'abord le haïku japonais, puis
À la recherche du temps perdu de Proust, ou encore Dante,
Chateaubriand, Flaubert, Rimbaud, Kafka, Gide. Une question prémonitoire
hante la réflexion de Barthes : et si la littérature comptait de
moins en moins ? Et si ceux qui en font leur passion étaient de plus en
plus minoritaires, comme une espèce en voie de disparition ?
«J'ai d'abord examiné le rapport de l'oeuvre et de cet acte minimal
d'écriture qu'est la Notation, le Haïku. Cette année, je veux suivre
l'oeuvre de son Projet à son accomplissement : autrement dit, du
Vouloir-Écrire au Pouvoir-Écrire. Si vous le voulez bien, nous allons
considérer le Cours qui commence comme un film ou comme un livre,
bref comme une histoire.»
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