Ce que Freud a pensé du rêve décrit-il toutes les expériences oniriques dont peut rendre compte la psychanalyse ? Assurément non. Si «le rêve n'est plus ce qu'il était», comme l'écrivait J.-B. Pontalis en 1972, c'est pour plusieurs raisons, dont celle-ci : comment penser l'expérience onirique lorsque le rapport des rêveurs à leurs rêves est traversé par les rêves d'autres rêveurs ? Cette question, qui hante la littérature universelle depuis la nuit des temps, d'Hérodote à Borgès, de G. Du Maurier à Saramago, peut aujourd'hui être soumise à la recherche psychanalytique sur une base clinique suffisamment assurée.
L'hypothèse qui soutend cet ouvrage est que le rêve est travaillé par et dans une multiplicité d'espaces, de temps, de sens et de voix. Reprenant la métaphore freudienne, l'auteur suppose deux ombilics du rêve, l'un ancré dans le psychosomatique, l'autre dans le mycélium interpsychique. Ces deux ombilics reposent sur «l'inconnu» d'où les rêves surgissent.
C'est de ce point de vue qu'il sera question des rêves lorsque, se croisant dans un espace onirique commun et partagé, ils se produisent dans le dispositif psychanalytique de la cure, de la psychothérapie familiale, du couple et du groupe. Pour rendre compte de cette clinique, la notion de polyphonie du rêve s'avère féconde, comme elle éclaire la figuration du groupe dans le rêve. De ces recherches, il résulte une nouvelle représentation de l'appareil du rêve et, probablement, une conception renouvelée de l'espace psychique et de son organisation.
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