La création de l’Office national interprofessionnel du blé (ONIB) par le gouvernement du Front populaire à l’été 1936 est l’accomplissement d’un élément du programme socialiste, mais il est surtout une réponse à la grave crise du marché du blé qui frappe le pays. Cette crise agricole de surproduction à l’échelle mondiale entraîne en France, malgré la mobilisation parlementaire, des réponses politiques longtemps tâtonnantes, qui ne parviennent pas à lutter contre les fraudes et les scandales provoqués par la spéculation. Ainsi la loi sur le prix minimum de l’été 1933 est un échec tant les intérêts des producteurs, des consommateurs et des différents intermédiaires sont en contradiction. La création de l’ONIB est difficile et témoigne aussi de ces oppositions. L’Office est modifié dans son fonctionnement dès 1938 pour faire face aux enjeux financiers. Transformé en Office national interprofessionnel des céréales (ONIC), l’Office est maintenu sous l’Occupation puis à la Libération pour faire face aux difficultés du ravitaillement. Fondée sur des archives diverses et méconnues, cette étude se veut une illustration de l’entremêlement de l’histoire économique et de l’histoire sociale avec l’histoire politique. Elle permet aussi de revenir aux sources des mécanismes de régulation des marchés agricoles qui ont été très influents dans la seconde moitié du XXe siècle et en particulier pour la politique agricole commune (PAC).
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