Abû Nasr al-Fârâbî
La politique civile ou les principes des existants
Sagesses musullmanes
Lorsque chacun des habitants de la cité a accompli ce qui lui est imparti, soit parce qu'il l'a su de lui-même, soit parce qu'il y a été dirigé et poussé par le gouvernant, ces actions lui inculqueront de bonnes dispositions psychiques. De même que la persévérance dans l'exercice de la bonne écriture fait naître chez l'homme l'art de bien écrire, qui est une disposition psychique. Et plus il y persévère, plus il est habité par cet art, et plus il apprécie la disposition psychique qui lui en a résulté et son âme éprouve davantage de joie pour cela ; de même les actions déterminées et orientées vers le bonheur renforcent la partie de l'âme qui est naturellement disposée au bonheur et la rendent plus actuelle et plus achevée.
Pour le faylasûf, les hommes ne sont naturellement ni bons, ni méchants, pas plus qu'ils ne naissent menuisiers ou écrivains. C'est à l'habitude (...) d'en faire ceci ou cela, en fonction de leurs « dispositions naturelles » (...). Ainsi, plus un individu agit et accomplit certaines actions, plus il en acquiert l'habitude et plus son âme s'en trouve « affectée ». En l'occurrence, plus il accomplit les bonnes actions, meilleur il devient, et l'inverse. Appliqué aux « habitants de la cité vertueuse », ce théorème permet de raisonner ainsi : le gouvernant vertueux « détermine » aux « habitants » de sa cité les « opinions » qu'ils doivent avoir et (...) les actions qu'ils doivent faire (...). Aussi, en s'y conformant (...) et en les répétant tous les jours, ces habitants ne peuvent-ils que devenir « vertueux ».
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