En France, la seconde moitié du XVIe siècle a vu se développer une poésie “scientifique”, où les sujets cosmologiques occupaient une place dominante ; cette poésie a connu une évolution rapide, des hymnes “orphiques” de Ronsard aux sommes didactiques de la fin du siècle (La Boderie, Du Bartas, Du Monin). Deux types de facteurs ont participé à cet essor. D’une part, les réflexions des humanistes sur la valeur philosophique du langage poétique, sur sa capacité à exprimer la “vérité des choses” en révélant leur “magnificence”, sur la validité d’une poésie qui parlerait d’autre chose que des actions et des mœurs des hommes. D’autre part, le durcissement doctrinal qui a suivi la Réforme et la Contre-Réforme, conduisant à réaffirmer les liens entre cosmologie et théologie ainsi que la nécessité d’une lecture conjointe de l’Ecriture et du livre du monde, au moment même où le progrès de l’astronomie rendait la chose plus problématique. La poésie du ciel s’attache à définir les enjeux d’une aventure littéraire réellement insolite en la replaçant dans son contexte.
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