Reconnu aujourd'hui comme l'un des fondateurs du pragmatisme, George
Herbert Mead laisse une oeuvre inachevée, en grande partie posthume.
Dans les textes ici rassemblés, inédits en français, le temps occupe une
place fondamentale, de même qu'une réflexion approfondie sur les théories
qui révolutionnent la physique au début du XXe siècle, notamment la
relativité qu'il conçoit comme un système de perspectives. À une époque
où existe encore un dialogue nourri entre philosophes et physiciens, Mead
désire relier la structure du monde à l'expérience quotidienne.
On découvre ainsi le Mead philosophe, encore éclipsé en France par le psychosociologue,
et l'on entrevoit du même coup la grande fécondité de ses travaux
pour de nombreux champs de recherche actuels, depuis l'épistémologie de
l'histoire, la philosophie de l'aléatoire, jusqu'aux études cinématographiques
et, plus largement, pour repenser les rapports entre les sciences sociales et
celles de la nature.
Dans sa présentation, Michèle Leclerc-Olive nous fait entrer dans les coulisses
de la traduction, à travers ce qu'elle appelle la «traduction délibérative»,
fondée sur deux vigilances, linguistique et scientifique. Avec Cécile
Soudan, elle a en effet mené une véritable enquête historique, étroitement
associée au travail de traduction, tant pour mettre au jour ce que la réception
de Mead doit aux décisions de certains de ses éditeurs, que pour situer
ces textes dans les débats intellectuels et scientifiques des années 1920.
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