À la question socratique, celle qui, face à l'avocat de la violence, fait surgir la philosophie en contrechamp, ne s'agirait-il pas désormais de répondre en termes plus ironiques encore ? Se tenir au plus près de ce mot inventé dans le champ magnétique de la mer Égée - philosophie - est en effet une tâche qui s'oriente au plus loin.
« C'est au temps du grand danger qu'apparaissent les philosophes », énonçait Nietzsche, renouant avec Héraclite l'Éphésien : autant il est vrai que la prise de Milet fut le premier défi adressé par l'histoire à la pensée, autant il s'impose, face au péril de notre aujourd'hui, de penser les bords d'une nouvelle révolution copernicienne. Pour demain.
Jusqu'ici les philosophes n'ont fait que mettre en examen les récits à la lumière du concept et de sa raison. Il est temps d'examiner cette « raison » sous le regard de la puissance narrative qui en dessine le littoral : là où elle aborde.
Il revient à la tentative philosophique, et à elle seule sans doute, d'opérer cette traversée dans le multiple des langues et langages que nous attendons et sans laquelle plus une tour ne restera debout. Tel doit être son discours - se mêlant au mouvement même de son archive - sous peine de définitif oubli d'elle-même.
La philosophie, désormais ? L'apprentissage des mouvements qui rendent possibles toutes transformations - dangereuses ou secourables, et nécessaires.
Jean Pierre FAYE développe une oeuvre dont le corps philosophique prend ses figures dans Langages totalitaires. La Raison narrative, La Déraison antisémite et son langage, Le Vrai Nietzsche, Le Siècle des idéologies. S'y découvre par approches successives l'analyse du concept de transfomat, esquissé dans Qu'est-ce que la philosophie ? dont ce livre est une reprise « transformatiste » redessinée et approfondie.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.