Le livre que voici n'est pas le fait d'un spécialiste : historien, géographe, sociologue, savant en belles-lettres et en sciences humaines, mais d'un amateur qui goûte la joie muette d'écrire d'abord pour soi. Jusqu'au XVIIe siècle, «amateur» a conservé le sens large de «celui qui aime». L'ancien français disait amëor ou amaor, qui rappellent encore mieux aimer, dont ils procèdent tous les trois. Il y a de l'amour dans ce travail : à tout le moins celui de l'artisan pour les mots qu'il choisit et qu'il place, pour la feuille où l'encre fraîche brille comme la rosée.
Ce n'est pas que la tâche me fût facile. J'ai dû effleurer des domaines aussi étendus qu'inextricables et mouvants : l'histoire de la Gaule indépendante, les heurs et malheurs des Aquitaines, l'Etat des Wisigoths, les partages des Mérovingiens, le royaume de Louis le Pieux. Ces sujets de nature à décourager un bénédictin, les doctes ouvrages me les ont parfois embrouillés un peu plus. Les renseignements qu'ils m'ont donnés ne concordent pas toujours, à l'occasion se contredisent avec une désolante autorité. Certaines des dates qu'ils indiquent, relatives aux mêmes faits, diffèrent de plusieurs années, voire d'un siècle, ajouterai-je en pensant à la formation de la Novempopulanie. Hésitations, incertitudes, scrupules, traverses de toutes sortes ne m'ont pas laissé avec les Aquitaines. Ils m'ont suivi et tiraillé dans ma quête de l'Armagnac historique.
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