Il devenait impossible de cacher la vérité. Il ne suffisait plus de déplacer le prêtre ou le religieux pédo-délictuel ou pédo-criminel. Alors les évêques et la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF) ont mis sur pied, sous la présidence de Jean-Marc Sauvé, une Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, la CIASE. Au terme d’un travail d’enquête et d’écoute des victimes, celle-ci a remis un long rapport de 2 500 pages en octobre 2021. Ce document déclare « systémique »le phénomène de la pédophilie dans l’Église. Rapport effarant : le nombre de victimes de violences sexuelles dans l’Église de France s’élève à330 000 depuis 1950.L’épiscopat met alors en place l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR) et les religieux la Commission reconnaissance et réparation (CRR). Les réactions sont diverses : des membres de l’Académie catholique mettent en doute le sérieux de la CIASE, des pressions sont exercées au Vatican pour que le pape François ne reçoive pas la CIASE, etc. La plupart des diocèses se mobilisent et mettent en place des Cellules d’écoute des victimes... Et les indemnisations commencent lentement. Or, force est de constater qu’on n’aperçoit aucun changement sérieux dans le « système » catholique. L’Église reste une monarchie qui se prétend d’origine divine. Les responsables – pape, évêques, prêtres – se choisissent et s’autoproclament tels, sans un minimum de démocratie. Les prêtres sont toujours censés avoir été appelés par Dieu (la vocation) et beaucoup de jeunes prêtres demeurent dans les formes et gestes du religieux. La mort de Jésus conçue comme un sacrifice induit des prêtres-sacrificateurs, donc un « système » sacré. Alors, si rien ne change, tout va continuer. Comme avant...
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.