En 1889, les organisations ouvrières de 22 pays, réunies à Paris à la
faveur de l'Exposition universelle, adoptent le principe d'une grande
manifestation internationale pour faire appel d'une même voix aux
pouvoirs en place et réclamer la diminution du temps de travail. La
journée du 1er Mai va presque aussitôt donner des représentations
et un langage communs aux travailleurs du monde entier.
En France, cette journée devient un rendez-vous syndical majeur à
partir de 1905 et le demeure durablement. Subvertie par le régime
de Vichy puis légalisée par la IVe République, elle évolue ensuite au
gré des divisions syndicales ou de l'unité. En indéniable décrue,
elle survit du moins à l'affaiblissement des organisations syndicales.
Elle est simultanément appropriée par des associations toujours
plus nombreuses dont les altermondialistes, aujourd'hui, et, plus
paradoxalement, le Front national.
À l'heure où la classe ouvrière décline, Danielle Tartakowsky
s'interroge sur la pérennité et la complexité de cette journée toujours
emblématique : est-elle l'un des derniers véritables bastions du rêve
en politique ?
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