La part de lumière
Portée par un désir de lumière, l'écriture ne se présente pas pour autant dans ce recueil comme l'esprit d'un seul moment, d'une durée à tempérament thématique ; elle se donne plutôt comme un itinéraire hétérogène, une histoire de moments divers, un lignage de sensations, une longue période de saisissements au fil des choses, au fil des ans, au fil des désirs ; une sorte de durée mentale. De texte en texte, ce qui s'effectue, c'est bien l'histoire fragmentaire d'une mémoire de soi, de la vérité des liens, des corps ; écriture poursuivant, comme des hantises aimables, la rumeur des sens et de la lumière traversière qu'on suppose trouver dans le sentiment d'être dans la clairvoyance, dans la langue, dans les variations du corps, de l'identité humaine. Celle-ci se traduit avec ses présences, ses simulacres, ses incomplétudes, ses questionnements, ses impuissances, son idéal au-delà des fureurs, au-delà de la barbarie coutumière.
Après son premier recueil Ici (L'Harmattan, 2009), où il cherche le presque rien de la présence, l'auteur redouble son approche en quête d'autres formes de ressourcement, de nuance, d'« herméneutique » existentielle, de traces silencieuses, de l'altérité des désirs, de fruits des corps, de la faculté de l'empathie comme celle de la distance, de l'éternel retour de l'attrait féminin... C'est peut-être cela la part de lumière.
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