Dans son livre Des Platanes, on les entendait cascailler, René Domergue étudiait la vie quotidienne dans un village du Midi. Cette fois, il s'attache à l'arrivée des étrangers.
De nombreuses familles viennent d'Italie à partir des années 20, et d'autres d'Espagne, peu de temps après. Lors des élections municipales de 1959, des arguments s'élèvent contre une liste qui laisse une large place aux descendants d'immigrés : «I aviá pas que de a, de i, de ò !». Il n'y avait que des a, des i, des o !
A cette époque encore, les Italiens sont traités de babis, de manja-macaronis, les Espagnols de manja-tomatas, de manja-merluças. Expression d'un regard condescendant. Mais au début du siècle, il en est déjà ainsi pour les immigrés venus des Cévennes ou de plus haut : ce sont des Gavots. On dit : «un travail de Gavot», «une démarche de Gavot». Tout comme les Italiens ou les Espagnols, et même ceux venus des villages voisins, les Gavots sont des estrangers.
Aujourd'hui, ces populations sont intégrées, et le souvenir des difficultés rencontrées s'estompe. Pour comprendre le processus, il faut écouter les anciens du village. Il faut aussi recueillir la parole de l'estranger.
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