Guides touristiques, reportages de mode, publicités pour parfums ou grands magasins exaltent le charme ineffable des femmes de Paris, subtile alchimie de chic, d'esprit, de « chien » et de ce « je-ne-sais-quoi » qui justifie sa réputation.
D'où vient cette représentation ? Pourquoi s'est-elle ainsi pérennisée, solidifiée, canonisée au fil des siècles ? N'est-elle qu'un cliché paresseux, un mythe duplice, une mystification des élites privilégiées et de la domination masculine ? Prenant au sérieux les stéréotypes, ce livre a l'ambition de remonter aux sources de ce qui est d'abord et avant tout une construction culturelle, pour analyser son développement, repérer ses usages, interpréter ses fonctions.
La Parisienne est un mythe - moins futile et moins lisse qu'il n'y paraît. Construit dans la tension entre les élites, la bourgeoisie et le peuple, entre Paris et la province, entre l'émancipation des femmes et le pouvoir masculin, il a résisté au temps.
Ce succès, cette plasticité, cette indéniable capacité de résistance invitent dès lors à aborder la Parisienne comme un noeud de significations fécond pour une histoire de l'identité nationale articulée à celle des relations de genre. À travers cette figure essentielle de la « capitale du XIXe siècle », dans son feuilletage, ses non-dits et sa réversibilité, c'est aussi l'avènement ambigu de la modernité qui est ici interrogé.
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