La paix perpétuelle
Malgré la tendance quasi-générale des États de se regrouper au sein des organisations régionales politiques et même militaires, les conflits entre les États restent permanents. La constitution même des États au sein de l'Organisation des Nations-Unies ne suffit pas encore à garantir une paix durable à l'échelle mondiale. La dynamique des États semble trouver dans la prétention respective de chacun d'exercer la suprématie sur les autres sa logique interne et sa finalité dernière. Cela explique l'état quasi-permanent des conflits dans le monde.
Ce qui se joue dans les rapports entre les États, rapports qui peuvent paraître tantôt conflictuels, belliqueux, concurrentiels tantôt amicaux est bien la question de liberté des peuples et des États face à leur destin. La liberté n'est pas un fait ou l'exercice d'une volonté. Elle est plutôt la position, l'affirmation d'une existence. Elle n'est pas un pouvoir de décision ou d'action ou plus concrètement une mise en mouvement. Elle est plutôt une position à tenir, à affirmer ou à défendre.
Dans ce livre, l'auteur s'attèle à montrer qu'en dépit de son désir constant de vouloir vivre en paix, le monde contemporain vit en fait un choc entre deux perspectives : la perspective unilatéraliste (moniste) et la perspective multilatéraliste (communautaire) de domination et de contrôle des ressources. Cette modalité des rapports entre les États est à l'origine de la gestion géostratégique des rapports interétatiques. L'analyse soutenue du droit cosmopolitique kantien met à jour la différence significative entre la visée politique de Kant et celle de Hobbes, deux référents qui gouvernent aujourd'hui la politique internationale, avec toutes sortes de péripéties qu'ils engendrent.
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