« Toute poésie authentique accomplit potentiellement une fonction critique et cognitive en opposant à nos schémas de connaissance habituels un autre rapport à l'égard de la langue et de la réalité. La poésie tardive de Nikola Šop [...] a explicitement fait de la critique de la connaissance un de ses sujets principaux, et peut-être même le sujet principal. » C'est dans ces termes que le critique littéraire Hrvoje Pejakovic commentait le poème de Nikola Šop « La conquête du cube » pour en montrer toute la portée et la puissance.
Dès ses premiers recueils, Šop élabore les termes de son opposition à un monde exclusivement plié aux exigences du progrès industriel, oubliant l'humain, le quotidien, le partage. Il restera fidèle à cette attitude jusque dans sa période « cosmique » lorsqu'il explore l'immensité de l'Univers. L'immensité dans sa dimension spatiale et temporelle, mais aussi spirituelle. Car il s'agit d'exalter la capacité humaine à conquérir le monde par son esprit. L'esprit peut se passer des machines et de la technologie pour un voyage cosmique comme celui qu'entreprend le poète, mais il ne peut se passer de l'imagination ni du rêve.
Brankica Radić
Miracle, miracle.
Penchés, nous regardons la nuit à l'envers.
Ce qui fut avant au-dessus de nous, dans la voûte
infinie, dans les hauteurs,
désormais flotte, se meut, oscille au-dessous de nous,
dans les profondeurs.
Au-dessus, plus rien.
Nous avons déjà oublié les nuages, les orages, les pluies.
Ici est le sommet des espaces à l'envers.
N'est-on pas à nous-mêmes -
notre propre souffle.
Trajectoires cosmiques, 1957
N.Š.
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