Les mutations politiques qui ont eu lieu au Congo et dont le cours ne s'est pas encore achevé ont été accompagnées d'un total bouleversement du paysage des médias. Une sorte de "new journalism" a émergé et une nouvelle presse a vu le jour. La profession s'est progressivement "destalinisée". La logique de la contradiction et du débat a supplanté celle de la conformité et de l'alignement. Mais, comme ses consoeurs du continent, la nouvelle presse congolaise nourrit, elle aussi, l'ambition d'être un contre-pouvoir... face à des autorités "démocratiquement élues", lesquelles n'entendent pas toujours lui concéder ce beau rôle.
Parfois ivre de sa liberté, cette presse se laisse aller à des débordements punissables tandis que sur les médias d'Etat, des journalistes réfractaires à la culture et aux usages du service public, paraissent fatalement voués à faire allégeance aux hommes politiques.
Au-delà du récit de la passionnante aventure qu'il nous livre (redécouverte de la liberté de dire, profusion de la chose imprimée), cet ouvrage fait une analyse originale des rapports imbriqués et ambigus entre la presse et le pouvoir, dans un environnement non encore dépollué des relents totalitaires. Une réflexion qui soulève une problématique fondamentale : celle de la difficulté d'être de la démocratie en Afrique Noire, de sa viabilité et finalement de sa légitimation historique.
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