La nouvelle
économie politique
Une idéologie du XXIe siècle
Les apparences sont trompeuses : la mondialisation laisse accroire que
l'économie est partout, qu'elle triomphe des États et mine leur souveraineté. Or une nouvelle économie politique, développée surtout dans les
pays anglo-saxons et que cet ouvrage entend faire connaître en France,
soutient résolument l'inverse : l'économie ne peut se comprendre sans le
rôle des institutions, c'est-à-dire, selon Douglass North, « les règles du jeu
de la société ou, plus formellement, les contraintes conçues par l'homme
qui façonnent les interactions humaines. »
Ces règles, issues de la coutume, de la religion, de la politique ou du
droit de chaque culture, déterminent la coordination et les performances
économiques des sociétés. La Grèce des années 2010 est surendettée
parce qu'elle peine à collecter l'impôt, à fixer le cadastre, à se défaire
de pratiques clientélistes qui, depuis cent cinquante ans, ruinent ses
finances publiques, parasitent l'État de droit, désespèrent l'opinion. Son
défaut est institutionnel. La monnaie commune le transmet au reste de
l'Europe. Laquelle est confrontée, dans des formes désormais pacifiques,
à la régulation institutionnelle de ses États. Dans la mondialisation, c'est
désormais sur les institutions que porte la concurrence car celles-ci
façonnent la compétitivité des territoires.
La plupart des institutions préexistant au développement de l'économie, la nouvelle économie politique des « ordres sociaux » nous rappelle
que la manière dont s'évalue le profit dérivable de telle ou telle action
dépend avant tout des règles sociales en vigueur et des conditions de
leur application.
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